Dans cet article, vous retrouverez la présentation de 3 outils pour bien cadrer et planifier vos projets Lean Management.

Dans le contexte d’une usine, la gestion de centaines de références peut s’avérer être un défi de taille. Afin d’apporter de la clarté et hiérarchiser l’attention accordée à chaque référence, l’outil le plus largement utilisé est l’analyse ABC, également connue sous le nom de règle des 80/20 ou loi de Pareto.

Cette méthode, élaborée au 19ème siècle, permet de classer les références en trois catégories distinctes :

1 – LA CLASSE A
Représentant 80% de la valeur (en euros ou en temps de fabrication), cette catégorie englobe seulement 20 % du nombre total de références.

2 – LA CLASSE B
Représentant 15% de la valeur, cette catégorie regroupe 30% du nombre de références.

3 – LA CLASSE C
Représentant 5% de la valeur, cette catégorie englobe la moitié des références, soit 50%.

Pour préciser cette valeur, la Matrice ABC/fmr intervient en prenant en compte la fréquence de consommation et combine ainsi la valorisation des produits avec leur fréquence d’utilisation.

La Matrice ABC/fmr permet de définir le périmètre de votre projet. Cette méthode se fait en réalisant une analyse ABC verticalement et en intégrant horizontalement la fréquence de fabrication ou de consommation des produits en fmr :

• F pour Fréquent : représente généralement ce qui est fabriqué ou consommé quotidiennement
• M pour Moyen : correspond à une fréquence hebdomadaire
• R pour Rare : est défini comme une fréquence mensuelle

Pour orienter vos projets vers des périmètres stratégiques, privilégiez les produits de la classe A, fabriqués fréquemment. Bien que cela puisse se limiter à quelques produits, les améliorations apportées dans cette catégorie permettront de réaliser des gains quotidiens représentant une grosse part de votre chiffre d’affaires. Vous avez également la possibilité d’élargir votre diagnostic aux produits de la classe A, fabriqués moins fréquemment (M), ou aux produits de la classe B, fabriqués fréquemment et ainsi de suite.

Avec la dynamique fluctuante des produits, il est recommandé de recalculer fréquemment la Matrice ABC/fmr.

Différentes matrices complémentaires peuvent être créées : une matrice basée sur le chiffre d’affaires, le volume ou encore les heures travaillées. À vous de choisir la pertinence du critère choisi.

Cette méthodologie peut être utilisée dans le cadre de projets d’amélioration, y compris des initiatives telles que le projet 5S dans un atelier ou un entrepôt logisticien, visant à optimiser les emplacements de stockage.

Le diagramme SIPOC (Supplier, Input, Process, Output, Customer), en français « Fournisseurs, Entrées, Processus, Sorties, Clients », représente une méthodologie de visualisation et de description du processus sur lequel nous voulons travailler. Cet outil indispensable dans la gestion de processus, a une grande capacité à cartographier de manière systématique et détaillée chaque étape du processus, en traçant son parcours des fournisseurs jusqu’aux clients.

• S pour Supplier : personnes ou organisations fournissant les entrées
• I pour Input : ressources nécessaires à l’exécution du processus
• P pour Process : les activités qui ajoutent de la valeur aux entrées
• O pour Output : le produit final à destination du client
• C pour Customer : personnes ou organisations utilisant le produit final

En commençant par les fournisseurs, il identifie les différentes sources d’approvisionnement, détaillant les types d’entrées fournies au processus. Ensuite, il se penche sur les différentes étapes du processus lui-même, analysant en profondeur chaque phase, les ressources utilisées et les actions effectuées. Enfin, il trace le parcours des résultats vers les clients finaux, détaillant ainsi la manière dont les sorties du processus répondent aux besoins et aux attentes des clients.

Le diagramme SIPOC offre une perspective stratégique sur la dynamique du processus. Il permet de mettre en avant l’importance des partenaires amont (fournisseurs) et aval (clients) dans le fonctionnement global du processus.

La méthode SMART est un outil qui aide à la définition d’objectifs clairs et réalisables. Cette méthodologie fournit un cadre complet pour guider la planification et l’exécution de projets avec succès. Elle signifie : Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis.

1 – SPÉCIFIQUES
Indique que les objectifs sont clairement définis quant à la nature de ce qui doit être accompli, par qui, et de quelle manière précise. En analysant chaque détail, cette caractéristique garantit une compréhension commune et élimine toute ambiguïté.

2 – MESURABLES
Signifie qu’un objectif doit être défini de manière à ce que sa quantité et sa qualité puissent être évaluées de manière précise. Cela permet non seulement d’établir des critères tangibles pour évaluer la progression, mais aussi d’assurer une évaluation objective des résultats.

3 – ATTEIGNABLES ou ACCEPTABLES
Souligne l’importance d’objectifs possibles, faisable dans le cadre des ressources disponibles. Ils pourront par la suite être acceptés par les équipes, assurant ainsi une adhésion et une motivation collectives.

4 – RÉALISTES
Proche de « Acceptables », cette composante apporte une nuance supplémentaire : les objectifs sont en phase avec la stratégie de l’entreprise et avec l’attente des clients, contribuant ainsi à la croissance et à la réussite à long terme.

5 – TEMPORELLEMENT DÉFINIS
Cette composante insiste sur le caractère temporel des objectifs. Cela signifie que chaque projet doit avoir un début clair, une fin déterminée et une durée définie. Elle assure une gestion efficace du temps, éliminant les retards inutiles et favorisant la discipline temporelle.

La méthode ABC/fmr, le diagramme SIPOC et la méthode SMART sont les outils de cadrage d’un projet qui vous seront bien utiles pour réaliser la phase D (Définir) d’un chantier en mode DMAIC, ou la phase P (Planifie) d’un chantier en mode PDCA.

Indispensables pour établir une structure solide, ils permettent une gestion efficace des objectifs en milieu industriel.